Pour les personnes intéressées, voici le résumé de mon prochain livre, en 2017.
RÉSUMÉ
L’expérience immersive et interactive, entre affect et
émotion : un évènement esthétique propose aux lecteurs une démarche
productive et novatrice qui permet de théoriser l’expérience esthétique, au
sens premier d’aisthesis (ce qui est
perçu par les sens), et ses tonalités affectives à partir de l’expérience personnelle
des œuvres. Dans cette approche transdisciplinaire, les récits servent de
fondation.
C’est que l’expérience esthétique repose
d’abord et avant tout sur l’acte de connaître,
avant de devenir une part intégrante de la connaissance.
Et l’œuvre, en tant que proposition
de vie condensée, offre des expériences esthétiques singulières qui circulent
dans un champ infini d’affect (force,
qualité, intensité) et une zone personnelle d’émotion. C’est ce qui invite à
réflexion.
Ainsi la
cartographie proposée par Deleuze et Guattari est un outil fécond pour nous orienter
dans cette exploration. De même la proposition que l’expérience esthétique fait
évènement attire des notions philosophiques fort intéressantes. En outre, les notions
croisées sur le corps et l’affect, sur l’émotion et la motivation et sur le
processus, l’expérience et l’évènement nous offrent des apports enrichissants.
Il ne s’agit pas d’appliquer des concepts, mais bien de les activer dans un
contexte, immersif, interactif et esthétique.
La première partie, en privilégiant le connaître, présente d’entrée de jeu quatre premiers récits d’expérience esthétique. Illusions & Cryogenian de Julius Horsthuis et Pluroma de Dustyn Lucas; Amorphogenesis. Antiplatonic Cave –
Zarathustrian Cave / Anaximandrian Cave – de Jaime Del Val; Chair de lumière de Marjolaine Béland ;
Weather Patterns. The Smell of Red de
Nathaniel Stern et Erin Manning. L’exercice du récit, d’inspiration
ethnologique et phénoménologique, consiste à livrer un témoignage personnel, ce
qui donne parfois lieu à diverses expressions à saveur poétique ou métaphorique.
C’est le substrat de la pensée en devenir.
La deuxième partie décline des
réflexions assorties de notions philosophiques des Deleuze et Guattari,
Massumi, Whitehead, etc., et neuro-scientifiques des Russel, Panksepp et d’autres
théoriciens de la motivation. Elles font écho aux expériences décrites. L’introduction
présente les objectifs, le lectorat ciblé, la démarche productive et sa
cartographie. Elle définit brièvement les principales notions qui seront
élaborées dans les chapitres suivants. Le chapitre deux révèle le fil rouge de
cet essai, soit de démontrer comment l’expérience esthétique « fait évènement»
ou comment l’expérience immersive et
interactive « fait évènement» esthétique. Les deux autres chapitres, 3 et 4, déclinent et distinguent l’affect et
l’émotion. C’est la contribution du savoir à la réflexion en cours.
Dans la troisième partie,
trois chapitres, où sont entrelacés trois autres récits, nous invitent à
approfondir les courants immersif et virtuel, interactif et projectif que le
bain intégratif et réflexif subsume avec les principaux effets et temporalités
relevés. Ils reviennent sur les expériences décrites dans les récits.
L’affirmation que
l’expérience esthétique « fait évènement» (ch. 2) repose sur l’inscription
des relations entre les éléments et le processus esthétique dans une
cartographie inspirée de Deleuze et Guattari (ch. 1). C’est là que
circulent les corps, dont le corps vivant, et les affects non conscients la
plupart du temps, néanmoins partie prenante du processus (ch. 3). Aussi, notre tendance réactive soulève des émotions qui
jouent un rôle important dans notre motivation à poursuivre ou non la rencontre
(ch. 4). Quant à l’état d’immersion, ses dispositifs et ses dispositions très
variables, il est étroitement relié à la dimension virtuelle (ch. 5) ainsi
qu’aux résonances de l’interactivité à l’intérieur du corps (ch. 6). Ce
faisant, divers effets et temporalités
croisées alimentent l’expérience esthétique (ch. 7). En fin de parcours (ch. 8), nous faisons le point sur la démarche
productive, à la fois expérimentale, transdisciplinaire, philosophique et
scientifique. En dernier lieu, Enrico Pitozzi, théoricien international
de la scène médiatique, signe une postface intitulée Toucher à la limite : au cœur de l’immersion esthétique.
Cet essai s’adresse aux adeptes de l’art immersif et
interactif qui interrogent son impact affectif et émotionnel. L’expérience
esthétique et tous les évènements qui la soutiennent les incitent à chercher
plus loin. Il intéressera entre autres les chercheurs et étudiants en
psychologie neuro-cognitive, en théorie et pratique des arts immersifs, en
esthétique de la communication et des médias interactifs, en théorie de
l’expérience et de l’affect. Il pourra aussi intéresser les professeurs et
étudiants en approches transdisciplinaires qui valorisent le vécu humain comme
source de théorisation de l’expérience. Enfin, il captivera ceux et celles qui désirent creuser
davantage l’expérience esthétique en art actuel. Qui sait, les lecteurs auront-ils
le goût d’écrire un récit d’expérience, puis, s’ils le désirent, de pousser
plus loin l’analyse et la réflexion avec des notions philosophiques ou
neuroscientifiques qui approfondissent leurs impressions et leurs intuitions.
C’est la visée de la démarche productive.
Mots-clés :
agencement, affect, cartographie, déterritorialisation, devenir, diagramme
(dessiner un), émotion, expérience esthétique, évènement, immersion, motivation,
perception amodale, projection, résonances interactives, virtuel
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