samedi 14 décembre 2019

Art immersif, affect et émotion. L'expérientiel 1


Vient de paraître le premier tome de L'expérientiel :





Le second tome, Émersivité du corps en alerte, paraîtra au début 2020.


Grand merci à toutes et tous qui y ont cru et collaboré!

Mentions spéciales : 
Marjolaine Béland (image couv.), Bernard Andrieu (dir. collection), Brian Massumi (dir. de recherche post doctorale), Enrico Pitozzi (préface), FRQSC, L’Harmattan.
Derrick de Kerckhove, Hervé Fischer et Bernard Andrieu (commentaire critique)







Voici quelques extraits :


"Enfin, les œuvres sélectionnées s’inscrivent également dans un continuum de forces, d’intensités, de qualités qui correspondent à des modalités de l’affect. Chacune peut susciter des réactions émotionnelles plus ou moins fortes, la plupart du temps éphémères, quelques fois plus durables. Un épisode épiphanique peut même résulter de la rencontre d’une œuvre, modifiant parfois le cours d’une vie.


Tableau 1 — Type d’œuvre, cas exemplaire et sollicitation corporelle

Type d’œuvre
Cas exemplaire
Sollicitation corporelle
Installation immersive
Weather Patterns. The Smell of Red de Nathaniel Stern et Erin Manning (3.00)
Corps explorateur
Immersion cinéma 360°
Illusions & Cryogenian de Julius Horsthuis et Pluroma de Dustyn Lucas (4.00)
Corps allongé
Immersion gravité altérée
Vols paraboliques de Kitsou Dubois (4.01)
Corps en suspension
Performance immersive et interactive
Amorphogenesis de Jaime del Val (5.00)
Corps performant et résonant
Immersion et interaction haptique
After Lydgia Clark du SenseLab (5.01)
Corps luttant
Installation médiatique et performative
Chair de lumière de Marjolaine Béland (6.00)
Corps témoin et performant
Immersion en chambre noire collective
RACCORDS Écran sensible / La Lettre d’Alain Fleischer (6.01)
Corps témoin

(p. 49)

"Il est difficile de décrire ce qui se vit au fur et à mesure à travers le flux. D’abord en direct, ensuite en différé.
Pour rendre compte de l’engagement singulier du.de la participant.e, les témoignages sont essentiels. En lien avec leurs conceptions respectives, je propose comme fondement le récit expérientiel55, largement documenté, qui permet de relater la dynamique du corps dont dépend l’œuvre pour se déployer. Par ailleurs, si des théoriciens jugent inintéressant de lire un témoignage sur une expérience immersive du corps, ce récit expérientiel demeure fondamental. Et il est souhaitable qu’il devienne plus fréquent. Il ne s’agit pas seulement de décrire l’œuvre, mais également les modalités de son expérience, de notre expérience, comme source de connaissance." (p. 52)

"On s’attendrait à ce que l’événement esthétique, qui se rapproche de l’évidence cognitive dans les mots d’André de Tienne1, soit en droite ligne de la proposition artistique. De fait il l’est, mais, lors de l’événement perçu de l’expérience de l’œuvre, les choses se déclinent autrement. L’expérience esthétique est éminemment personnelle et l’événement qui émerge de son processus se démarque singulièrement. Voilà pourquoi le récit d’expérience et sa ritournelle, suivis d’une réflexion, sont nécessaires pour retracer le diagramme de l’expérience vécue. Durant son immersion dans la semblance, le terrain existentiel du corps est soumis à des déterritorialisations, des lignes de force et de fuite. Une reterritorialisation s’ensuit." (p. 198) 

Aucun commentaire: